Il existe plusieurs types de contes. Chaque type a une fonction spécifique et éclaire un pan différent de notre existence. Certains contes nous montrent le chemin, d’autres nous aident à passer d’une situation à une autre, d’autres encore, en plus de nous mettre des bâtons dans les roues éclairent nos défauts. Ce qui est sûr est que tous cachent une sagesse. Les contes, en révélant notre monde intérieur, nous emmènent forcément dans les bois.
« Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n’arrivera, jamais ta vie ne commencera. Va dans les bois, va ! » nous dit Clara Pinkola Estés dans « Femmes qui courent avec les Loups ».
Les contes africains – au-delà de mettre en scène un héros confronté à un rituel de passage lié à son âge, sa maturité, son rôle ou son avancée spirituelle – existent au coeur de l’existence de chacun. Ils sont l’héritage culturel heureux de ce continent.
Sous l’arbre à palabres ou sur la place du village, le griot ou le conteur va par exemple mettre en scène un tas d’animaux qui, chacun avec son caractère, va répondre à une situation donnée.
Le village organise un concours pour savoir quel animal de la savane est le plus rapide ? Soit, mais ne vous attendez pas à ce que Gogo l’escargot s’y prenne de la même manière que Madame Hyène. Et tous de rire aux éclats en reconnaissant leurs paires dans la façon de se comporter.
Croyez-le ou non, chacun aspire à la plus belle image de lui-même. De fait, ne plus être la risée de son entourage, peut devenir l’objectif de celui qui aura provoqué son hilarité et c’est ainsi que chaque personne perpétue les valeurs plutôt que la médiocrité.
« Le conte est un lieu où l’on peut faire l’expérience de soi en toute sécurité » disait dernièrement une connaissance conteuse.