De prime abord, ce mot ressemble à un terme anglo-saxon dont on pourrait ne pas très bien savoir que faire. En tout cas, c’est ce qu’il m’est arrivé lorsque je l’ai entendu pour la première fois alors que j’étais thérapeute. Je n’y avais d’ailleurs donné que très peu d’importance. Evidemment, je pouvais vaguement l’associer au sport car dans mon esprit, tout sportif professionnel à la retraite entraîne ses jeunes poulains afin qu’ils soient le plus performants possibles et développent eux aussi leurs propres capacités pour gagner. Les films comme Rambo ou Rasta Rocket en sont des exemples vivants. Mais alors que diable s’est passé pour que je veuille moi-même devenir coach ?
Pour m’être inscrite il y a une quinzaine d’année à une formation de thérapie narrative donnée à Lausanne dans le cadre de « Paroles d’enfants » par André Grégoire, Directeur du Centre de Thérapie brève à Montréal, psychologue et psychothérapeute, j’ai compris que nous pouvions aider les personnes à dépasser leurs traumas sur un mode collaboratif, en changeant un mot, en invitant la personne à faire un pas sur le côté de quelques centimètres pour que son regard sur la situation change et pour que toute l’histoire qu’elle se raconte à propos de la situation change, elle aussi. J’ai vu ce processus à l’oeuvre. Il se traduisait par un changement d’état émotionnel direct et une meilleure capacité de maîtrise, alors que des années durant, ce petit espace de mobilité se montrait indisponible.
C’est ce qu’il se passe avec le coaching. Plutôt que de chercher les causes de difficultés présentes dans le passé comme en thérapie (travail évidemment nécessaire pour comprendre l’origine de causes de souffrances aigues et récurrentes), l’orientation est dans le coaching, axée sur le présent et le futur, sur les ressources déjà présentes et les solutions. C’est un travail d’exploration dynamique et de construction. Pendant que l’un cherche, l’autre tient la lanterne. S’il y a des incursions à faire dans le passé, c’est pour voir avec le client s’il n’y existe pas une une clé qui n’aurait pas déjà été utilisée dans un cadre similaire. Le coach est un non sachant mais il maîtrise l’art de poser les bonnes questions pour que le client ne passe pas à côté de prises de consciences importantes. Il sait proposer des outils créatifs, actionner des leviers de transformation, intervenir et se taire quand il faut. Il est emprunt de respect, de bienveillance, développe son écoute au-delà de ce qu’il voit et accompagne le client lorsque celui-ci déroule le fil conducteur de ce qu’il veut développer, trouver et mettre en oeuvre par lui-même. J’ai tout de suite aimé cet esprit.
Lorsque j’ai appris lors de ma formation de coach professionnel certifié avec Isabelle David, présidente d’IDCom, coach et formatrice internationale, que le mot « coach » tenait son origine du mot « cocher », celui qui permet au client de se déplacer d’un point A à un point B qu’il aura lui-même communiqué, je me suis sentie rassurée. Il n’y avait rien à vouloir atteindre soi-même si ce n’est que de se tenir dans la bonne posture. Il ne s’agit pas non plus de conduire une ambulance. Il y a installé à l’arrière de la voiture une personne qui ne sait pas comment se déplacer d’un lieu à un autre ou qui emprunte toujours le même chemin chaotique. Il arrive bien sûr que le cocher demande des précisions quant à l’adresse, car sans numéro, le but ne peut être atteint. Le cocher connaît les pièges des chemins déformés, il sait que les nids de poules sont nombreux, il passe de préférence sous les réverbères pour que le client voie l’état de la route lui aussi. Il demande ses préférences. Se tisse alors un échange constructif entre lui et son client. C’est à partir de là que va naître entre l’un et l’autre une relation de confiance, une collaboration mise totalement au service de l’apprentissage du client.
Le coach a plus d’un tour dans son sac pour faire remonter à la surface les talents cachés, les compétences du client qui parfois les néglige. Les outils sont nombreux en coaching, voire sans fin tant ils sont créatifs et peuvent s’adapter à chaque situation. Le coach sait ramener le client à lui-même, dans son corps, dans son esprit, dans sa vision lorsqu’il s’égare car il soutient avant tout son autonomie jusqu’à ce que le client décide d’en connaître assez pour, lui-même, aller s’asseoir sur le banc de la « diligence ».